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Le blog d'Agnès à Tahiti
26 juin 2020

Nuku-Hiva : rencontre de Diane et Richard, les "voileux" canadiens

Diane et Richard rencontrés à Nuku-Hiva

Dans une très jolie baie, nous avons rencontré deux couples de « voileux », c'est comme ça que les habitants les nomment ici, très sympas et nous avons discuté assez longuement avec eux. Il y avait un couple de français, et un couple de canadiens, dans nos âges, "autour de la cinquantaine". Ils étaient passés par Panama pour venir ici.

Les français ont tout quitté, vendu leur maison pour vivre sur un bateau voici 5 ans. Lui est retraité de l'armée de l'air, elle ne travaille pas. « Nous avions envie de profiter de la vie, on ne se voit pas rentrer en France ».  C'est incroyable le nombre de gens que l'on a croisés en Polynésie qui ont tout quitté. Ils vivent sur un catamaran et disent que c'est plus stable que le monocoque qui gite facilement avec la houle. Ils ont sympathisé avec les canadiens et voyagent ensemble. Ils se déplacent dans le Pacifique et jettent l'ancre quand ils en ont envie.

Nous avons sympathisé immédiatement. Le couple de canadiens, Diane et Richard, m'a dit que le moment le plus difficile en mer pour eux avait été « à l'intérieur », c'est-à-dire les disputes dans un 12 mètres bien équipé où il faut vivre H24 avec quelqu'un, même si on s'entend bien à la base. Ils sont ensemble depuis 40 ans. Elle a de très beaux yeux bleus très pétillants et joyeux. Lui me faisait penser à Picoli peut-être, avec des lunettes. Il m'a expliqué qu'il faut beaucoup de RESPECT à bord, ou sinon ce n'est pas possible. Souvent, m'a-t-il dit, on s'explique mal, persuadés que l'autre sait de quoi l'on parle, et la communication passe mal. Ils sont arrivés en juin il y a un an et comptent rentrer dans deux ans. Ils ne se voient pas rentrer en bateau mais en avion. Ils comptent revendre leur voilier avant de revenir.

Sinon, un moment compliqué pour eux a été le moment où ils sont arrivés au niveau des Galapagos. Les voileux évitent cette île car les contrôles sont très sévères (ils vérifient qu'il n'y a pas de coquillages sur la coque, sont très pointilleux), il faut aussi payer très cher (150 euros la nuit au port). Or, leur filtre à eau s'est cassé à ce moment-là. Ils étaient découragés car ils avaient remis à neuf le bateau à Panama pendant un mois et l'appareil était neuf. Heureusement, leurs cuves d'eau étaient à 80% pleines. Ils ont décidé de continuer comme ça vers la Polynésie directement, de prendre le risque. Ils sont arrivés aux Marquises, à Hiva Oa (ils connaissent Sandra),  et deux jours après la confinement a été décrété. Ils ont eu de la chance car s'ils étaient arrivés plus tard, ils auraient été mis directement en quarantaine et n'auraient pu s'approvisionner en eau.

Pendant le confinement, il leur a été interdit d'aller à terre. Des bateaux leur amenaient du ravitaillement une fois par semaine par annexe. Certains bateaux ont été caillassés, la population avait peur d'eux et on leur a crié de partir. Les voileux ne sont pas bienvenus en ce moment en Polynésie. D'ailleurs un marquisien est venu les voir pendant qu'ils discutaient avec nous en leur demandant  si le zodiac leur appartenait et qu'il fallait le sortir de la plage. Ils sont alors repartis assez rapidement sur leur annexe. Ils m'ont dit qu'ils ne s'éloignent jamais longtemps de leur bateau, pour des raisons de sécurité.  Ils comptent aller à la baie de Anaho dans trois ou quatre jours..

Leur blog : rodignard.blogspop.ca

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